Ce mois est une bonne occasion pour s'entraîner à faire le plein de bonnes actions, mais aussi à apprendre l'endurance, l'autodiscipline et la piété. J'aimerais développer ici ces trois notions.
L'endurance : Jeûner est certes un acte de foi, mais aussi de patience. En effet, on doit faire preuve d'endurance pour accomplir cette obligation, malgré la chaleur, le travail et les autres contraintes de la vie quotidienne. Dans ce sens, le jeûne pourrait être un tremplin pour le croyant afin d'accorder plus d'importance à la spiritualité dans sa vie. Ce qui ne peut qu'améliorer sa vie au quotidien, en lui permettant de retrouver la vraie valeur des choses , de supporter et de dépasser plus aisément les contraintes et les difficultés diverses.
L'autodiscipline : le jeûneur ne se prive pas uniquement de boire, de manger et d'avoir des désirs, mais il apprend à s'éloigner des mauvais comportements, comme la colère, les insultes et les disputes (verbales ou physiques). Dans un hadith, le Prophète, que le salut et la bénédiction soient sur lui, a dit : « Le jeûne est une protection (contre l'enfer). Lorsque l'un de vous jeûne, qu'il s'abstienne de se comporter avec grossièreté et de se mettre en colère, et si quelqu'un l'insulte, qu'il dise : « je jeûne, je jeûne ! », rapporté par Al Boukhari et Muslim.
La piété : Elle est la base même du jeûne, puisque le croyant doit bien se comporter non seulement en public, mais aussi en privé. N'importe quel jeûneur peut s'abstenir en public, mais une fois chez lui et surtout tout seul, qui l'obligerait à continuer son jeûne si ce n'est cette foi qui le pousse à suivre les préceptes de sa religion ? Un comportement irréprochable à tout point de vue est le fondement de la piété et du jeûne. Dans un hadith, il est dit : « Celui qui ne renonce pas aux mensonges, aux actes illicites qui en sont les conséquences, et à la colère, n'a aucun bénéfice à renoncer à sa nourriture et à sa boisson », rapporté par Al Boukhari.
Il faut cependant rappeler une chose primordiale, qui coule de sens, mais qui pourtant, bien malheureusement, est négligée par beaucoup d'entre nous. Comprendre et mettre en pratique ce que l'on vient de dire pendant le jeûne est certes louable, mais cela ne suffit pas. On ne doit pas faire ces efforts uniquement pendant le mois sacré, mais durant toute l'année. On pourrait ainsi considérer le Ramadan comme un rappel annuel à « l'ordre » et une incitation à reconsidérer son comportement vis-à-vis d'Allah et des hommes, et à le corriger. L'idéal pour le musulman serait de respecter et d'essayer, de toutes ses forces, de conserver l'esprit du Ramadan tout au long de sa vie.